Sri Lanka, Polonnaruwa: à la découverte des grands Bouddhas

Notre dernière étape dans le triangle culturel nous mène à Polonnaruwa et son immense site archéologique.

Polonnaruwa?

Oui, c’est un nom difficile à prononcer et encore plus à mémoriser! Polo, ce serait plus simple!

Polonnaruwa se situe au Nord-Est du Sri Lanka. Cette ville a été la capitale d’un bouddhisme éclatant du XI° au XIII° siècle avant que la jungle ne l’envahisse. Depuis le XIX° siècle, la cité est sortie de l’oubli. D’importantes fouilles ont mis au jour ses vestiges qui lui ont valu d’être classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le site archéologique

Le site qui attire tous les visiteurs du Sri Lanka a été édifié au XII° siècle par le roi cinghalais Parakrama Bahu Ier. C’est un domaine de 122 ha et plusieurs kilomètres de long! Autant vous dire que la visite prend un peu de temps! Pour aller d’un point d’intérêt à l’autre, il est vivement recommandé d’avoir un moyen de transport: vélo, tuk tuk ou voiture. Nous avons fait la visite avec le tuk tuk qui nous y a conduit depuis Dambulla. Après 2 heures de trajet, et déjà plus très frais, nous arrivons sur le site. Nous avions lu qu’il était conseillé de commencer la visite par le musée pour mieux comprendre comment l’espace est organisé. En effet, c’était un bon conseil! Non seulement la zone est grande mais il faut un petit travail de reconnaissance des lieux pour ne surtout pas rater le plus intéressant. Le musée propose aussi des maquettes des bâtiments. Cela permet de se représenter les bâtiments entiers car on va voir des vestiges parfois en mauvais état! Personnellement, la visite dans le musée m’a stressée: trop d’informations, trop de photos. Benoit fonçait alors que j’essayais de comprendre! Pas le droit de prendre des photos, en plus! J’ai eu l’impression de passer un examen : « vous avez 5 minutes pour mémoriser le maximum d’informations avant l’interro! » Et déjà, je pensais au blog « oh mon Dieu, je vais tout mélanger, ils ne vont rien comprendre! » Il aurait fallu que je reste des heures dans le musée mais c’était pas trop l’envie du moment. On a fait la visite en suivant les indications de notre chauffeur de tuk tuk qui avait visiblement l’habitude. Pour les informations hautement techniques et historiques, vous êtes priés d’être indulgents!

Le cœur de la citadelle

Le palais royal ( ou ce qu’il en reste) :Palais royal Polonnaruwa

Il est dédié au dieu hindou de la pluie, Indra, en congé ce jour-là.

Ensuite, la salle du Conseil qui était le siège officiel du gouvernement du roi. On a surtout aimé les bas-reliefs:

Viennent ensuite les bains royaux qui bénéficiaient d’un astucieux réseau de canalisations ( honnêtement, on ne les a pas vus!)bains royaux Polonnaruwa

À ce stade de la visite, nous sommes déjà en train de nous ruer sur les bouteilles d’eau et les chapeaux. On est déçus! 2 heures de route et 50 euros d’entrée pour voir des pierres et un bassin! L’humeur est refroidie! Heureusement que les singes sont là. Ils occupent tout le site et nous observent!singes Polonnaruwa

le Quadrilatère sacré

C’est un ensemble de plusieurs bâtiments sacrés. Qui dit sacré, dit « être habillé de manière décente, enlever ses chaussures et son chapeau ». Cela ne nous a jamais posé de problème dans toutes nos visites mais ici, le problème est que le sol est brûlant! Vraiment brûlant, pas juste chaud! Et là, je repense au blogueur sympa qui avait prévenu dans un billet et je me revois dire à Benoit:  » Sympa de le dire, il faudra prendre des chaussettes! » Oui, mais voilà, j’ai oublié! La visite se fait donc en sautillant et gémissant, au début puis en courant à la fin! Les nombreux autres visiteurs ne semblent pas du tout gênés!

On a donc fait une visite rapide du Vatadage qui est un bâtiment circulaire avec 4 entrées avec chacune un Bouddha orienté vers un point cardinal.

En face, se trouve le Hatadage ou temple de la Dent. Il aurait aussi abrité la dent de Bouddha ( comme le Temple de Kandy que l’on a déjà visité). Devant l’entrée (comme devant d’autres ensuite), des panneaux sculptés en pierre sont encore assez bien conservés et représentent des musiciens et des danseurs.

Sur le site du quadrilatère sacré, il ne reste que des vestiges de certains bâtiments. De belles statues restent debout.

Un bâtiment assez haut est bien conservé. Il est célèbre pour ses murs intérieurs voûtés. On n’y a pas vu beaucoup d’intérêt, exceptées les statues de Bouddha où les fidèles déposent des offrandes.

Thuparama Polonnaruwa

On peut admirer aussi un édifice pyramidal: le « Sat Mahal Prasada », qui est situé juste à côté d’un immense livre de pierre qui pèserait 25 tonnes. Il relaterait les exploits du roi face aux invasions indiennes et ses préoccupations avant-gardistes sur la coexistence entre l’homme et l’animal!

Le Quadrilatère sacré nous a déjà plus plu que le cœur de la citadelle. On reste optimistes pour la suite!

Les ruines du Nord- zone monastique principale

Le temple Rankot Vihara nous a séduits immédiatement. L’immense dagoba de 55 mètres de hauteur est un des plus imposants du pays. Je rappelle qu’un dagoba a une forme de cloche et est un lieu de dévotion pour les Bouddhistes. On ne peut pas entrer dans les dagobas mais les offrandes sont déposées sur de petits autels qui se trouvent autour. Rankot Vihara

La construction de pierre est magnifique dans son écrin de verdure et de sable.

Dans un espace plus au Nord se trouve le site Alahana Pirivena. Ce qui attire l’attention immédiatement est un immense dagoba d’un blanc lumineux. Les autels en brique rouge ressortent bien.

Un autre bâtiment aux murs de 17 mètres de hauteur protégeaient des regards un immense Bouddha qui est aujourd’hui en bien piteux état et décapité!

Dans le même site, se trouvent quelques autres vestiges:

La nature environnante apporte vraiment un plus à l’ensemble. Les arbres semblent vouloir enlacer les pierres.

Ruines du Nord – zone monastique périphérique 

Près d’un étang, se trouve un grand espace vert et arboré où de nombreuses personnes sont réunies. Elles semblent préparer un pique-nique géant. Des femmes râpent des cocos (on en trouve partout au Sri Lanka) et se marrent en nous voyant passer. On se croirait sortis de la zone archéologique. Pendant que Benoit joue au photographe devant ces dames hilares, un agent du site me fait un interrogatoire en règle sur mon séjour au Sri Lanka! Je n’ai pas compris pourquoi!!!

O

Ce lieu situé en périphérie est en fait le clou du spectacle. Il ne fait surtout pas avoir la mauvaise idée de rebrousser chemin avant d’avoir vus les 4 Bouddhas géants de Gal Vihara! Ils sont sculptés dans la roche et lézardés de nervures grises! Des fidèles prient devant le deuxième Bouddha ( entouré de deux divinités hindoues).

D’autres déposent des offrandes devant le quatrième Bouddha couché qui mesure 14 mètres (celui qui est debout fait 7 mètres). Un grand rocher situé en face permet de mieux apprécier l’ensemble de se reposer méditer devant tant de beautés!

Là, à ce moment-là, on comprend que tant de monde vienne visiter le site de Polonnaruwa!

On repartirait bien mais notre chauffeur veut consciencieusement nous conduire jusqu’au bout du site. Nous découvrons donc le Lotus Point, un bassin en forme de lotus, tout seul dans un coin et sans eau! C’est là que les mines venaient se baigner! Visiblement, les moines d’aujourd’hui ont trouvé mieux!

Puis, on découvre un temple à moitié écroulé, entouré d’échafaudages. On risque notre vie à entrer et prendre une photo des peintures. Flash interdit? Oups désolés! C’est fait!

Voilà! Notre visite se termine! Est-il utile de préciser que nous dégoulinons de chaleur et que nous avons les plantes des pieds brûlées? Non, il ne faut pas se plaindre quand on a la chance de fouler un lieu archéologique d’une telle importance! 🙂

Ce site vaut bien le déplacement! Je peux juste conseiller de le visiter le plus tôt possible le matin et d’être véhiculé! Pour les chaussettes, c’est vous qui voyez! 😉

Polonnaruwa New Town et retour par la campagne

Nous avons ensuite déjeuné au bord du lac voisin.

Le Sri Lanka a de nombreux lacs. Ce sont des lacs artificiels  qui ont été créés dès le XII° siècle, dans le cadre d’une politique hydraulique très sophistiquée. Avec les années, certains lacs négligés sont devenus des marécages et aujourd’hui, des travaux d’assèchement sont en cours dans certaines régions pour lutter contre la propagation de la dengue.

Pendant le trajet de retour, nous sommes restés fixés sur les paysages qui défilaient. Les dégradés de vert sont particulièrement beaux. Les rizières sont d’un vert presque irréel. Il faut savoir que la production de riz ne suffit pas à satisfaire les besoins locaux. Les Sri Lankais en mangent beaucoup et en particulier avec leur « Rice and Curry », consommé trois fois par jour ( riz, légumes, viande ou poisson, avec beaucoup de curry super épicé!).

Pendant le trajet, on observe un groupe d’éléphants en train de se désaltérer dans un lac, dans le parc national Minneriya.

Le pays compte de nombreux parcs nationaux et a une culture de protection de la faune et de la flore.

Le retour vers Negombo et le départ

Le lendemain, nous rejoignons Negombo pour nous rapprocher de l’aéroport.

À peine partis, nos chauffeurs nous arrêtent, pour une raison inconnue, dans une école. Soit! Bien disciplinés, ces enfants pour le début des classes!école DambullaPuis une heure plus tard, arrêt petit-déjeuner au bord d’une route où des échoppes proposent des galettes au piment! Non merci! On a tenu jusque là, on va éviter le trou dans l’estomac!

Pendant ce temps, on regarde les singes qui font les fous tout autour! Ils sont partout!

À peine repartis, on s’arrête à nouveau pour faire des offrandes à Ganesh! Il parait qu’il protège les voyages, alors on ne s’en prive pas!

4h30 après notre départ, nous avons enfin vaincu les 129 kms! Les routes sri lankaises sont vraiment épuisantes. Si vous y allez et choisissez les déplacements en voiture, calculez une moyenne de 25kms/h sans les bouchons et concentrez-vous sur la nature alentour! C’est le seul moyen de rester zen! Quant aux bus, ce sont de vrais kamikazes à éviter!

Notre séjour se termine et nous garderons en souvenir le sourire et la gentillesse des gens. La nature nous a également beaucoup plu. Elle est vraiment très variée: savane, champs de cocotiers, prairies, rizières, plantations de thé, plages sauvages… Un beau pays à découvrir!

Dernière photo avec la nouvelle génération du Sri Lanka :école de Dambulla

Prochaine étape : BaliLombok

8 réflexions sur “Sri Lanka, Polonnaruwa: à la découverte des grands Bouddhas

  1. J’avais failli aller au Sri Lanka en 2014, et puis j’avais finalement fait faux bon pour retourner en Inde. Mais ce n’est que partie remise !
    Ça m’a fait rire ton histoire de sol brûlant sur lequel il faut marcher pieds nus. Non non non, ça ne m’est jamais, mais vraiment jamais arrivé ! Qu’est-ce qu’on se sent con tout de même dans ces cas-là.
    Impressionnant ce temple de Rankot Vihara. On dirait une énorme cloche. Ils sont zen les singes dans les parages, pas du genre à piquer les sacs et la bouffe ?

    Aimé par 1 personne

    1. Après le Rajasthan, on pensait bêtement retrouver des similitudes avec le Sri Lanka, or pas du tout! Au Sri Lanka, on a été moins impressionnés par l’architecture mais beaucoup plus par la nature. Et je ne parle pas de la propreté incroyable au Sri Lanka! 😉 On nous a beaucoup prévenus concernant les singes mais ils vivaient leur vie sans s’ occuper de nous!

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  2. Plusieurs sejours au Sri Lanka , en vue un quatrième prochainement .
    Le dernier en date j’ai loué une voiture un mois pour etre plus libre de mes mouvements ,, accompagné d’un Sri Lankais ,, une belle aventure avec ces km parcourus du Sud province de Matara au Nord Jaffna et sa presqu’île à 40 km heure maximum ..
    et cette histoire racontée ds votre blog qui m’est arrivé aussi lors de mon second sejour , la plante des pieds brûlée sur des dalles lors d’une visite d’un temple avec des douleurs pendant deux jours!!!
    J’ai aimé vos commentaires sur votre blog !!!
    Merci

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    1. Merci beaucoup pour ce commentaire ! Il,y a beaucoup à découvrir dans ce pays…. Si on y retournait, on irait plus à l’intérieur du pays et au Nord… Il faut prévoir du temps, en effet !

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